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Le développement de la Californie

 

De la mine au développement économique

 

La vie s’organise

Nous avons montré que la découverte de filons aurifères va générer des mouvements de foule.

La Californie abimée par les guerres successives entre les Espagnols et les Mexicains puis entre les Mexicains et les Américains, est un territoire désertique, peu peuplé. Pour accueillir les flux migratoires, elle va devoir s’adapter et s’organiser.

La première étape pour les nouveaux venus est de se nourrir. La terre californienne est propice à l’agriculture qui s’y développe rapidement. En 1860 – soit 12 ans à peine après la découverte de Sutter – l’Etat possède plus de 200 minoteries et devient pays exportateur de blé dans le reste du monde. L’agriculture reste aujourd’hui un pilier de l’économie californienne.

Autour de ces villes, pour asseoir davantage sa stabilité politique, le nouveau territoire a besoin d’une reconnaissance politique et dès 1850, la Californie devient le 31ème état des Etats-Unis. Le nouvel état se dote de lois, des règles, de dispositifs fiscaux spécifique. A la découverte de la première pépite par James Marshall, le traité de Guadeloupe Hidalgo n’est pas signé et le territoire reste un territoire mexicain sous domination militaire américaine. Le droit de propriété de Sutter sera d’ailleurs contesté.

 

Le développement commercial

 

La ruée vers l’or, en plus de contribuer à l’affirmation de la Californie, a eu  de nombreuses répercussions sur l’économie régionale.

  • Les géologues affluent pour étudier le phénomène de concentration de l’or et la géologie des environs.

  • Les commerçants qui constatent une demande croissante liée au développement démographique arrivent de tout le pays pour développer de nouveaux commerces.

  • De nombreux avocats immigrent aussi tout comme les médecins qui viennent soigner les mineurs de plus en plus imprudents.

  • Très vite des taverniers, des musiciens arrivent : la vie de mineur est dure et les loisirs sont nécessaires après des journées épuisantes.

L’arrivée du chemin de fer et la sécurisation des conditions d’accès va faciliter le voyage des femmes et des enfants et permettre aux familles de s’installer.

L’économie californienne est donc stimulée grâce à la concentration de facteurs d’offre et la présence de richesses qui augmentent la demande.

 

Ce nouvel Eldorado attire des produits du monde entier :

  • Les fermiers chiliens, australiens et hawaiens y voient une aubaine pour exporter leurs produits dans cette région ou la demande en nourriture se fait croissante.

  • Les produits manufacturés britanniques sont très prisés.

  • Les chinois exportent en grande quantité des produits de l’industrie du textile et aussi dans certains cas des maisons préfabriquées afin de loger les migrants qui vivent très souvent dans des tentes ou des habitations précaires.

Les échanges d’or contres des marchandises étrangères engendrent des bénéfices qui provoquent une inflation des prix en Californie, stimulent les investissements et entrainent la création de nombreux emplois tout autour du monde.

Ernest Mandel, un économiste belge du XXème siècle affirme que l’afflux d’or dû à cette ruée qui enrichit les populations et donc stimule la demande économique est un des facteurs déclencheur de la période de croissance du troisième quart du XIXe siècle. On observe donc une portée sur l’économie internationale de la Ruée vers l’or.

 
 Le développement d’un système monétaire parallèle
Le système économique est chamboulé par l’arrivée de nombreux immigrés. Mais pour faire du commerce, il faut

de l’argent et les réserves les plus proches sont à Philadelphie à l’autre bout du pays. Les Californiens doivent improviser une nouvelle monnaie en se servant des différentes ressources que les migrants importaient telles que le dollar espagnol alors très présent sur place du fait de la population mexicaine ayant émigré dans cette région située juste de l’autre côté de la frontière.

Le dollar espagnol en argent, appelé pièce de huit, était découpé en huit morceaux chacun d’une valeur de 12,5 cents. Pour donner un ordre de grandeur, une coupe de cheveux et un rasage valait à l’époque six morceaux donc 75 cents.

 
Le développement des villes 

Le reste de la vie s’organise : des écoles, des églises sont construites. Des villes se structurent au fur et à mesure des recherches. L’or se trouve d’abord dans les cours d’eau en aval du filon que tous recherchent. A chaque nouvelle piste, la rumeur se propage et tous les aventuriers à la recherche de la mine qui fera leur fortune se déplacent. Un campement se crée parfois pour quelques semaines. Lorsque la piste se concrétise le campement se transforme en ville avec des maisons, des hôtels.

Il faut bien voir que, pour remonter les rivières, il faut souvent s’enfoncer dans la Sierra Nevada et les conditions deviennent difficiles. Les mineurs s’installent parfois dans des contrées hostiles – la ville de Bodie par exemple est à près de 2500m d’altitude, au milieu des montagnes.

Développement économique
La vie s'organise

Affiche de publicité pour une compagnie minière 

http://meteopolitique.com/

 

 

Le cas de San Francisco

           Ville phare et symbole cette ruée vers l’or, San Francisco n’est au départ qu’une petite implantation de pionniers peuplée de quelques centaines d’habitants. Lorsque la nouvelle de la découverte d’or à 200km de là est publiée dans tous les journaux, la ville devient une sorte de ville fantôme de boutiques abandonnées, de maisons vides et de navires désertés par leurs équipages partis faire fortune. En parallèle à cet abandon de la ville par ses habitants, San Francisco enregistre les arrivés d’un nombre considérables de migrants par la Golden Gate : « entrée » par la baie de San Francisco dans le « Pays de l’or ».

Sa population atteint en 1850 le nombre de 25000 résidents permanents. La ville concentre aussi au cours de la Ruée vers l’or de nombreuses fonctions économiques avec la construction de nombreux bâtiments tels que la Bourse de San Fancisco qui traitera avec les actions des nombreuses compagnies minières telles que  celle des gisements d’argen du Comstock Lode. Un hôtel des monnaies est aussi créé en 1869 pour convertir tout l'or trouvé en pièces de monnaie.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ainsi, la Ruée vers l’or contribue au rayonnement de la Californie à l’échelle internationale mais surtout permet le développement et presque la création d’une région en stimulant son économie et en se créant des principaux pôles d’attraction et de concentration financière et démographique.

 

Qui en profite?

Graphique de l'évolution de la population de San Francisco entre 1848 et 1868

A qui profite ce développement nouveau ?

 
Le développement ne profite pas toujours aux pionniers

Le U.S. Geological Survey (une agence scientifique du gouvernement des États-Unis), indiquent que quelque 370 tonnes d’or ont été extraites dans les cinq premières années de la ruée vers l'or soit plus de 7,2 milliards de dollars en valeur 2006.

Pour autant, contrairement à ce que l’on pourrait penser suite à ce qui vient d’être dit sur les avantages économiques de la ruée vers l’or, les précurseurs de cette ruée vers l’or ne finissent pas riches et heureux comme leur histoire pourrait le laisser entendre. John Marshall, l’homme ayant trouvé le premier gisement d’or finit pauvre et ivrogne, en permanence à la recherche de nouvelles pépites d’or. De son côté l’entrepreneur John Sutter, employeur de John Marshall finit ruiné car tous ses ouvriers désertent l’entreprise agricole afin d’aller chercher de leur côté des pépites d’or. Il écrit dans ses mémoires « Si j’avais réussi seulement quelques années avant qu’on ne trouve de l’or, j’aurais été le citoyen le plus riche de toute la côte pacifique. Mais au lieu d’être riche je suis ruiné. ».

 

Pas les pionniers...

Quelques exceptions existent comme le commerçant-propriétaire de journaux Sam Brannan qui devient le premier millionnaire ne diffusant la nouvelle de la découverte de l’or qu’après avoir acheté et rempli ses magasins avec tout le nécessaire dont auraient besoin les mineurs pour chercher de l’or qu’il vendait à prix fort. 

 

Les commerçants

Les commerces alentours font fortune

Ce sont surtout les fournisseurs des mineurs comme Sam Brannan ou Oscar Levi-strauss - qui  dès 1853 habille la quasi-totalité des nouveaux venus avec salopettes en toile Denim-, qui font fortune au cours de cette ruée vers l’or.

Photographie d'Oscar Levi-Strauss

https://fr.wikipedia.org/wiki/Levi_Strauss_(jeans)

Les fortunes se créent également autour du développement du Chemin de Fer : Parmi les quatre entrepreneurs qui depuis Sacramento vont faire construire le premier train transcontinental, se trouve Leland Stanford, qui deviendra le huitième gouverneur de la Californie et fondera plus tard la plus grande université californienne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Là encore, les contre-exemples existent. Le plus connu est Joshua Norton. Ce riche entrepreneur perd sa fortune en pariant investissant dans le riz mais il est doublé par d’autres venus d’Amérique du Sud et fait faillite.

Une terre de contrastes

 

La ruée vers l’or malgré son succès massif et international va connaitre dans la première moitié des années 1850 un déclin du fait de l’épuisement des ressources en or. Plus de 90 tonnes d’or auront été extraites des gisements californiens et malgré la durée très courte de cette ruée, son impact sur les paysages et le dynamisme californien sera considérable. Ce type d’économie, si prospère soit-il, n’est pas durable et ne peut pas suffire à long terme car lorsque l’or n’est plus présent on ne peut pas l’inventer et il faut se tourner vers autre choses. C’est exactement ce qui s’est passé en Californie et on peut aujourd’hui distinguer deux schémas de développement très différents. Tout d’abord les villes qui sont aujourd’hui célèbres car suite à la disparition de l’or, elles ont réussi à profiter au maximum de l’afflux de populations et sont pour la plupart très prospères. Mais un des phénomènes les plus intéressant socialement et économiquement est l’abandon totale de certaines villes « éphémères » qui ont été créées pour la ruée vers l’or, ont fonctionné à plein régime avant de devenir ce qu’on appelle aujourd’hui des « villes fantômes ». 

 

Les villes pérennes 

 

San Francisco

            San Francisco dont nous avons déjà parlé auparavant est l’un des symboles de ce développement suite à l’arrêt de la ruée vers l’or. En effet au cours de la ruée, ce n’est encore qu’une petite bourgade de la région qui sera totalement désertée par tous ses habitants partis chercher de l’or plus loin dans la région. En parallèle, celle-ci va profiter d’être la porte dorée « Golden Gate » de l’Etat doré « Golden state », c’est-à-dire l’entrée principale vers ce pays d’or qu’était la Californie à cette époque. Son nombre d’habitants va considérablement augmenter et elle ne va pas connaitre son essor pendant  la ruée mais à partir de 1860 quand la société californienne aura besoin de se reconstruire autour de quelque chose d’autre que l’or. De nombreuses banques et bâtiments économiques seront construits et les populations issues de l’immigration vont largement contribuer. Un des exemples majeurs est l’installation des populations chinoises qui, fuyant la guerre de l’opium dans leur pays, vont s’installer à San Francisco et prospèrent dans la restauration, le commerce, la pêche et la blanchisserie. . Aujourd’hui plus de 19% de la population San franciscaine est d’origine chinoise et le « Chinatown » de San Francisco est le plus peuplé des Etats Unis après celui de New York.

Une terre de contraste
Les villes pérennes

Le big Four: les quatres entrepreneurs qui ont construit le premier train transcontinental

http://up150.com/timeline/big-four

San Francisco en 1851

http://corkheritage.ie/?page_id=29

Sacramento

            Autre exemple de ville ayant su profiter de la ruée vers l’or, Sacramento aujourd’hui capitale de l’Etat de Californie a justement été fondée à cette période vers 1848 par le fils de John Sutter dans les terrains duquel ont été trouvés les premiers gisements. C’est aussi ici que le futur millionnaire Sam Brannan va ouvrir son magasin d’objets pour les mineurs et qu’il va faire fortune. La ville va en moins de dix ans changer radicalement d’économie en passant d’une économie rustique à une économie industrielle en partie grâce à l’arrivée du chemin de fer. En effet en 1855 quatre industriels locaux entreprennent la construction d’un chemin de fer traversant les Etats-Unis et en 1856 Sacramento devient le terminus du premier chemin de fer transcontinental. Ces quatre entrepreneurs du nom de Collis Huntington, Mark Hopkins, Charles Crocker ainsi que Leland Stanford étaient connus sous le nom de « Big Four » et ont rendu Sacramento et la Californie célèbres dans toute l’Amérique. La population de la ville va ainsi plus que doubler de 1850 à 1860 et Sacramento va devenir dès 1854 la capitale de l’Etat Californien.

Villes fantômes

 

En même temps que le développement de ces villes, on observe en Californie un phénomène massif d’abandon de villes suites au tarissement des gisements d’or. En effet certaines villes n’ayant été créées que pour la recherche d’or vont connaitre lors de sa disparition un abandon brutal par tous les habitants qui n’avaient plus de raison de rester dans une ville pour l’or s’il n’y avait plus d’or. La plus célèbre des « Villes fantômes » est sans doute la ville de Bodie qui malgré un développement plus tardif va connaitre un des phénomènes de désertion les plus grands.

C’est l’exemple type du principe de la ville-fantôme. La ville a été construite très rapidement en 1859 suite à la découverte d’un filon d’or par W.S. Bodey qui lui donna son nom. On estime que les sous-sols de Bodie contiennent près de 100 millions de dollars d’or. La ville se trouve dans les hauteurs de la Sierra Nevada à plus de 2500m d’altitude. En 1880, la ville atteint les 10 000 habitants et est alors la deuxième ville de Californie. Elle subit un développement très rapide et compte de nombreux bâtiments économiques et judiciaires. Suites au tarissement des réserves d’or et à des incendies dans la ville, la quasi-totalité des habitants quitte subitement Bodie. La ville va rester telle qu’elle malgré des incendies réduisant sa superficie et on peut aujourd’hui y observer des bâtiments en bois en ruine mais dans lesquels se trouvent encore des meubles comme si les habitant avaient été forcés de quitter la ville très rapidement. Bodie est aujourd’hui un parc national historique et les visiteurs peuvent arpenter ces rues vides tout au long de l’année et admirer cette ville que l’on pourrait qualifier d’éphémère. En effet et c’est d’après moi le phénomène le plus incroyable dans la fin de cette ruée vers l’or, Bodie n’est qu’un exemple des centaines de villes qui construites très rapidement vont connaître un bref succès avant d’être abandonnées du jour au lendemain par les habitants.

Les villes fantômes

Une autre ville ayant subi le même traitement est la ville de Coloma. Elle se trouve près de Sacramento et c’est le lieu même de la découverte d’or en Californie par James Marshall. Elle comptait en 1849 plus de 80 000 mineurs et ne compte aujourd’hui plus que 200 habitants. En effet connaissant le même sort que les autres villes fantômes, elle est désertée très tôt dès lors que des filons sont trouvés ailleurs dans la région et que les mineurs se dispersent autour laissant la ville abandonnée. Ainsi la Ruée vers l’or a laissé des traces importantes dans la construction de la Californie et de nombreux sites historiques sont aujourd’hui présents pour en témoigner.

Aspects négatifs

 

Malgré tous les aspects positifs qu’a eu cet afflux de population et cette dynamisation de la région, la ruée vers l’or a par ailleurs eu de nombreuses répercussions sur les populations autochtones et sur la nature californienne.

 

Sur les populations

 

 

La population amérindienne est fortement touchée

En dehors des zones côtières, le territoire californien est peuplé de tribus amérindiennes (Sioux, Blackfoot, Arapahos, Crows, Zunis, Navajos, Hopis, Nez-Percés) nomades qui élèvent des bisons (« buffalo »). Ces populations sont déplacées puis décimées. Ces ravages de population s’expliquent en grande partie par des maladies, des épidémies transmises par les nombreux immigrants mais aussi par des famines à différents endroits et de assassinats et agressions qui ont lieu à cette époque.

Ainsi,  la population amérindienne est passée entre 1845 et 1870 de plus de 150 000 individus à moins de 30 000.

Les immigrés sont chassés

Au fur et à mesure des années qui passent, les Américains voient l’or se raréfier et veulent garder l’or. Ils mettent en place des restrictions pour « protéger » l’or et décident par exemple une nouvelle loi qui impose aux mineurs étrangers une taxe de 20$ par mois. De nombreux immigrés chinois ou latino-américains sont persécutés ou bien meurent suite à des agressions. Les Chinois qui forment une part importante de la main d’œuvre à bas coût qui travaille dans les mines mais également dans les chantiers de construction des villes sont finalement chassés. En 2009, le gouvernement américain présentera même ses excuses publiques à la Communauté chinoise pour les lois racistes promulguées en 1882 (« Chineese Exclusion Act". 

Aspects négatifs
Sur les populations

Affiche de publicité pour une "attraction" d'indiens

 http://faculty.humanities.uci.edu/

Caricature des chinois durant la ruée vers l'or 

https://www.pinterest.com/pin/515662226055988970/

Taux de mortalité

Le nombre de morts américains est aussi très élevé : un forty-niner sur douze perd la vie au cours de la ruée.

Les premières causes de mortalité sont les conditions de vie qui sont déplorables d’une part du fait des conditions climatiques : les hivers sont rudes et les étés torrides, mais également des conditions de travail : les règles de sécurités ne sont pas respectées : chacun cherche dans l’urgence, sans se préoccuper de l’impact sur les travailleurs ou l’environnement.

S’ajoute la mortalité liée à la forte criminalité. La fièvre de l’or touche souvent les chercheurs. Les hommes sont seuls, s’ennuient et épuisés. Le soir, ils boivent, jouent et se battent. La criminalité est élevée. A San Francisco, est même crée en 1851 le San Francisco Vigilance Movement, un comité de veille pour lutter contre le crime et la corruption.

 

Sur l’environnement

 

Les techniques d’extraction étaient invasives et ont fortement marqué l’environnement californien. Au fur et à mesure de l’acquisition par de grandes compagnies du monopole de recherche d’or, les modes d’extractions se sont modifiés et mécanisés sans pour autant intégrer les impacts environnementaux.

De nombreux explosifs étaient utilisés pour extraire les veines d’or directement de la roche qui les contenait ou bien des jets d’eau très puissants étaient projetés contre la roche afin de détacher la terre et la roche, les quantités d’eau étaient très importantes et donc ces modes d’extraction étaient polluants. Dans les montagnes, des mines et des puits étaient construits en grande quantité et produisaient de nombreux déchets pour l’environnement.

Pour dégager des zones minières, installer des populations, développer l’agriculture et produire du bois, de nombreuses forêts sont déboisées.

L’extraction hydraulique a eu impact majeur sur les paysages de la Sierra Nevada. Des collines sont rasées et des flancs de montagne détruits par la force des tuyaux d’eau, dont certains pouvaient déplacer jusqu’à 3000m3 de terre par jour.

L’eau était amenée à la mine par des moyens divers, des cours d’eau étaient détournés – les premiers barrages apparaissent à la frontière du Nevada - avec des impacts possibles importants sur les écosystèmes et des aqueducs et réservoirs étaient construits. L’eau utilisée était rejetée n’importe où qu’elle soit propre ou sale. Cela pouvait conduite à des coulées de boue ou des inondations. Les montagnes étaient recouvertes de ce qu’on appelait le « slicken » mélange de pierres, de troncs d’arbres, de déchets.

Sur l'environnement

Les désastres écologiques des modes d'extraction de l'or 

http://www.yubaaccordrmt.com/                                                                                                          http://imgarcade.com/1/hydraulic-mining/

Ces déchets étaient parfois emportés par des courants d’eaux causant des dégâts sur les habitats naturels, la faune et la flore mais également sur les installations agricoles alentour. Les récoltes étaient parfois détruites. De nombreuses villes, ont engagé des procès contre les compagnies minières pour lutter contre la destruction des récoltes.

Enfin, l’aspect le plus polluant de la ruée vers l’or est sûrement le fait que pour trier les roches obtenues grâce aux moyens cités ci-dessus, des produits chimiques tels que le mercure ou l’arsenic étaient utilisés pour concasser la pierre et donc mieux repérer l’or dans la totalité de la roche. Ces produits chimiques étaient ensuite rejetés dans les cours d’eau environnants et les polluaient fortement entrainant la disparition de certaines espèces animales et notamment certains oiseaux. Il faut savoir qu’aucune règle environnementale n’était alors en vigueur pour protéger l’environnement contre ces pollutions et que les effets nocifs de ces produits étaient alors mal connus.

 

Un cas concret : Le Yuba River

L’exemple de la rivière Yuba illustre ces impacts. Elle s’écoule depuis la vallée de Sacramento vers la Rivière Feather et a des rives profondes de près de 5m de hauteur. Autour de ses berges, la terre est fertile et y sont cultivées les meilleurs fruits. Les débris recouvrent rapidement le lit de la rivière, des bancs de sables se déposent sur les rives. Les inondations se multiplient et la terre s’assèche. Les tensions entre les mineurs et les fermiers se multiplient. Les mineurs de la Sierra Nevada se regroupent en association (Hydraulic Miners Association) et les fermiers font de même («Anti-Debris Association of the Sacramento Valley). Cette relation conflictuelle illustre les combats entre l’environnement, le développement industriel et agricole.

L’Etat propose la construction de barrages en amont de la Yuba River pour la protéger et les fermiers construisent des digues pour préserve la rivière. Ces recommandations sont formalisées dans le Drainage Act en 1880.

 

Jusqu’à ce jour, l’extraction d’or est une activité fortement polluante : Pour extraire 20g d’or, le mineur a besoin de 50 tonnes d’eau, 150l d’essence, 18kg d’oxyde de soufre. Il génère 20tonnes de déchets miniers et émet 415kg de CO2. S’ajoutent dans les extractions sauvages (orpailleurs) l’utilisation du mercure qui peut provoquer des véritables catastrophes écologiques comme c’est aujourd’hui le cas dans les forêts de Guyane ou d’Afrique équatoriale.

 

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